Description
Né en 1853 à Berne au sein d'un foyer aux conditions modestes, Ferdinand Hodler rejoint dès 1871 Genève, attiré par la peinture de paysage de Calame qu'il copie. Remarqué par le peintre paysager d'avant-garde Barthélémy Menn, professeur à l'Ecole de dessin de la ville, il suit l'enseignement de celui-ci puis y installe un atelier en 1881 qu'il garde vingt ans durant. Après une difficile réception critique de ses débuts, Hodler devient, au tournant du siècle, l'artiste le plus important de Suisse, notamment grâce à de prestigieuses commandes – telles les fresques au Musée National Suisse (1899) et la conception de deux billets de banques (1907). Une reconnaissance internationale s'ensuit: il obtient en 1900 la Médaille d'Or à l'Exposition universelle à Paris et il est invité d'honneur à l'exposition de la Sécession à Vienne. Après sa mort, la Biennale de Venise de 1920 présente une rétrospective de son œuvre avec quarante tableaux. S'il refuse en 1905 de faire partie de la Commission fédérale des Beaux-Arts, il devient en 1905 Président de la Société des peintres, sculpteurs et architectes suisses (SPSAS). Les Collections fédérales d'art comptent soixante-six œuvres de l'artiste dont près de cinquante ont été acquises après sa mort. L'artiste décède en 1918 à Genève.
La Banque Nationale Suisse, créée en 1907, commanda à Hodler des dessins pour l'édition de ses premiers billets. Hodler y répondit par la conception d'un faucheur pour le billet de cent Francs suisses et d'un bûcheron pour le billet de cinquante – tous deux mis en circulation le 22 décembre 1911. Des peintures à l'huile virent parallèlement le jour à ses croquis dessinés. Alors que seules deux tableaux du Faucheur sont connues, le Bûcheron bénéficia d'un succès accru et se décline en une douzaine de versions de la main d'Hodler. Le bûcheron vêtu d'un pantalon vert sapin, les jambes écartées, est représenté la hache levée prête à donner les derniers coups de grâce à l'arbre. La représentation d'Hodler a marqué l'imaginaire collectif suisse: son œuvre est devenue une icône qui inspire et stimule jusqu'à aujourd'hui la jeune création. La Commission fédérale des Beaux-Arts acquiert cette version, la plus grande de toutes, en 1910 à l'Exposition nationale d'art de Zurich pour 7'500 Francs. L'œuvre est répertoriée dans le Catalogue raisonné de l'artiste de 2008 - 2017 sous le numéro 1429.
2017/Susanne Schneemann//traduction: Ingrid Dubach-Lemainque
Provenance
Ferdinand Hodler, Genf (1910); Schweizerische Eidgenossenschaft.
Quelle: Archiv der Kunstsammlungen des Bundes, Bern
Bibliographie
Oskar Bätschmann, Ferdinand Hodler. Catalogue raisonné der Gemälde. Bd. 3: Die Figurenbilder, 2017, cat.: 1429.