Description
En 1515, Ambroise Holbein travaille pour le peintre schaffhousois Thomas Schmid à un cycle de fresques au couvent de Saint-Georges (Stein-am-Rhein). Vers 1515, il est à Bâle, où il est compagnon dans l'atelier de Hans Herbst, peut-être avec son frère. En 1517, il est admis à la corporation des peintres bâlois «Zum Himmel» et obtient la bourgeoisie de la ville du coude du Rhin en 1518. Après 1519, on n'a plus de témoignages avérés ni de la vie ni de l'activité d'Ambroise, raison pour laquelle on suppose que l'artiste meurt à l'âge de 25 ans. Son œuvre artistique est donc restreint et c'est aussi pour cela qu'il reste dans l'ombre de son cadet. Il ne nous reste qu'une dizaine de tableaux de la main d'Ambroise Holbein. Son œuvre graphique et gravé est nettement plus ample, vu qu'il a projeté et exécuté des illustrations pour divers éditeurs bâlois. Sont surtout célèbres ses dessins à la main pour ‹L'Eloge de la folie› d'Erasme, auxquels son frère a aussi collaboré.
Si ce tableau est attribué à Ambrosius Holbein, c'est surtout à cause de sa simili-architecture de fond. Le sujet portraituré, qu'une inscription désigne comme l'empereur Justinien, est en effet entouré d'éléments richement ornés inspirés de l'architecture Renaissance. L'empereur se dresse devant un pupitre sur lequel est ouvert un livre, et tient un sceptre dans la main droite, dont l'index semble en même temps pointer sur un passage du texte. Il porte une lourde chaîne autour du cou et une couronne fermée sur la tête. Justinien, qui, de Constantinople, ne régnait plus que sur la partie orientale de l'Empire romain, passe jusqu'à nos jours pour l'un des plus puissants et plus savants seigneurs de la fin de l'Antiquité. Sa principale contribution est la publication des textes de loi du droit romain, le Codex Justiniani, qui, après sa redécouverte au Moyen Age central, exerce toujours son influence sur notre jurisprudence. Deux tableaux identiques par le format et la représentation, au Kunstmuseum de Bâle, avec les portraits du mathématicien grec Ptolémée et du poète latin Virgile, ainsi qu'un troisième avec celui de Cicéron en mains privées (américaines ?), font penser que les quatre panneaux de bois faisaient à l'origine partie d'un cycle créé pour l'hôtel de ville de Bâle. Dans la pensée humaniste de l'époque, ces quatre éminentes personnalités de l'Antiquité symbolisaient la justice, la philosophie, la poésie et la politique. L'œuvre a été achetée en 1900 par la fondation Gottfried-Keller et figure au catalogue des frères Holbein à la cote A.H.2.
2018/Susanne Schneemann//traduction: Rachel Aubry
Provenance
Ambrosius Holbein, Basel (1514/1515); A. Rittmann, Basel (?–1900); Schweizerische Eidgenossenschaft.
Quelle: Archiv der Kunstsammlungen des Bundes, Bern