Numéro d'inventaire
GKS1240
Type d'objet
Peinture
Dimensions
54 x 73 cm
Description
Né dans une famille de notables de Vallorbe en 1865, Vallotton quitte la Suisse à l'âge de seize ans pour suivre une formation d'artiste à l'Académie Julian à Paris et s'y installe durablement jusqu'à être naturalisé Français en 1900 sans renoncer pour autant à sa nationalité suisse. Il s'illustre à ses débuts dans l'art du portrait où s'y lit son admiration pour Holbein. Sa quête de la ressemblance l'amène également à peindre des natures mortes, des paysages et des intérieurs. Rattaché au mouvement des Nabis entre 1893 et 1900, intime de Vuillard et Bonnard, le peintre travaille dans le domaine de la gravure sur bois. Inspiré par les estampes japonaises et la photographie naissante, Vallotton s'affirme également comme un graveur hors pair, avec un style singulier et percutant – en particulier grâce à la gravure sur bois, une technique passée de mode à la fin du XIXe siècle. Son activité graphique, qui renouvelle le genre, se diffuse dans toute l'Europe allant jusqu'à influencer Munch ou Kirchner. Exposant très rapidement aux Salons parisiens et aux expositions cantonales de Suisse romande, il participe aux expositions nationales suisses des Beaux-Arts en 1891 et 1914 expose seul en 1909 à la Künstlerhaus de Zürich. Sa production artistique prolixe est très présente en Romandie où ses œuvres sont vendues par son frère et en Suisse alémanique où il est soutenu par des collectionneurs tels les Hahnloser de Winterthur. L'éclatement de la première guerre mondiale marque un coup d'arrêt de sa carrière florissante; alors que son art connait un regain d'intérêt après-guerre, il décède à l'âge de soixante ans à Paris en 1925. L'inspiration qui sous-tend cette peinture représentant une jeune femme élégante assise entre deux vieux hommes vus de dos dans un lieu indéfini (arrière-salle de café? baignoire de théâtre?) sur un canapé rose est sans équivoque: il s'agit du récit de l'Ancien Testament vantant la droiture d'une jeune femme épiée par deux vieillards pendant son bain. L'artiste retourne ici le propos: c'est Suzanne devenue séductrice qui voit et les deux messieurs sont comme à la merci de son regard. Appuyée par l'emploi de coloris en aplats vifs – rouge, rose, vert – un sentiment d'étrangeté se dégage de cette composition qui tend vers la fantasmagorie. La Fondation Gottfried Keller achète l'œuvre à une collectionneuse française en 1993. L'œuvre est référencée dans le catalogue raisonné de l'artiste sous le numéro 1492. 2017/Ingrid Dubach-Lemainque
Année d'acquisition
1993
Provenance
Félix Vallotton, Paris (1922–1925); Gabrielle Bernheim, Paris (1925–1932); Joseph Jacques Rodrigues Henriques, Paris (1932–?); Madeleine Le Couteur, Paris (?–1993); Confédération suisse. Source: Archives des Collections d'art de la Confédération, Berne
Collection
Fondation Gottfried Keller
Emplacement
Musée cantonal des Beaux-Arts, Lausanne